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Les délinquants associés aux gangs de rue

Geneviève Beaulieu, étudiante à la maîtrise en psychoéducation à l’Université de Sherbrooke et gagnante du Concours de vulgarisation scientifique 2020, aborde dans sa publication «Délinquants associés aux gangs de rue : toute une personnalité!», les traits de personnalité des jeunes délinquants et plus spécifiquement, de ce qui distingue les jeunes associés à un gang de rue (AGR) de ceux qui ne le sont pas.

Madame Beaulieu nous explique tout d’abord que les jeunes AGR possèdent pour la plupart un profil social semblable. Elle aborde aussi les traits de personnalité souvent associés à la délinquance, aussi bien chez les jeunes AGR que chez les non AGR. Elle nous explique cependant que suivant une étude réalisée auprès de 211 délinquants masculins, âgés de 14 à 25 ans et détenus dans un établissement carcéral adulte ou en centre jeunesse, les jeunes AGR se distinguent quant à leur niveau de délinquance et quant à leurs traits de personnalité.

Madame Beaulieu termine son texte en nous disant qu’étant donné les différences entre les délinquants AGR et non AGR, les interventions auprès de ces jeunes doivent être adaptées à leur profil afin d’optimiser les résultats escomptés pour leur réhabilitation.

Traits de la personnalité chez les jeunes contrevenants

Dans l’article intitulé Traits de personnalité chez les jeunes contrevenants et publié en 2019, les auteures comparent les jeunes délinquants associés aux gangs de rue à ceux qui ne le sont pas. En premier lieu, soulignons que 37 % des Canadiens de moins de 20 ans admettent avoir adopté un comportement délinquant à au moins une reprise. Quant aux membres des gangs de rue, ces derniers seraient responsables de 50 à 86 % des actes délinquants commis.

La définition de gang de rue ne fait pas consensus dans la littérature scientifique, mais des chercheurs québécois proposent un « modèle multidimensionnel où les activités criminelles, l’adhésion à la culture de gang (signes de reconnaissance, rituels, normes et valeurs), la position dans le réseau ainsi que les tendances psychopathiques (manque d’empathie, utilisation de la menace, etc.) sont pris en compte ».

Par ailleurs, notons que les jeunes contrevenants affiliés aux gangs de rue présentent une criminalité plus violente et prolifique que leurs pairs non associés aux gangs de rue.

«Outre leur délinquance plus sévère, la plupart des jeunes contrevenants associés aux gangs de rue partageraient certaines caractéristiques individuelles et sociales telles que le fait d’être de sexe masculin, d’être issu d’une minorité ethnique, la pauvreté, le fait de provenir de familles non traditionnelles, les antécédents familiaux de criminalité, le fait d’avoir été victime de discrimination ou d’avoir entretenu des relations avec des pairs délinquants. »

Voici une liste des constats effectués par les auteures dans le cadre de leur recherche, en comparant des jeunes délinquants associés aux gangs de rue versus des jeunes délinquants non associés aux gangs de rue :

Origine ethnique : une plus faible proportion des délinquants associés aux gangs se considèrent d’origine canadienne ou québécoise;

Fréquence des délits plus importante chez les délinquants associés, avec une criminalité plus diversifiée et comportant de la violence;

Type d’infractions : vols qualifiés, voies de fait et trafic de stupéfiants sont des infractions plus présentes chez les délinquants associés aux gangs de rue;

Facteur de personnalité : plus faible niveau d’agréabilité chez les délinquants associés, avec un plus haut niveau d’hostilité.

Également, les jeunes délinquants associés aux gangs de rue présentent un niveau de confiance plus faible et perçoivent les comportements des autres comme étant hostiles, ce qui génère un niveau d’alerte plus important.