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Dévoilement du plan d’action gouvernemental « Briser le cycle de l’exploitation sexuelle » 

En ce mois de décembre, le gouvernement provincial vient de dévoiler son Plan d’action 2021-2026 afin de lutter contre l’exploitation sexuelle de mineures, un phénomène en forte croissance au Québec. En effet, le nombre d’infractions de cette nature déclarée par les services de police a plus que doublé en six ans (2015-2021), et les chiffres seraient largement sous estimés. Au surplus, le Québec serait devenu une plaque tournante en cette matière. 

Bien qu’orienté vers les victimes, une partie du Plan d’action gouvernemental touche également les adolescents contrevenants. 

L’éradication de ce fléau passe non seulement par la répression, mais aussi par la prévention. Se basant sur la recherche effectuée en sciences sociales dans ce domaine, le plan d’action réitère que les interventions auprès des jeunes contrevenants doivent « chercher à déstabiliser les participants en suscitant des dissonances cognitives chez eux et en traitant ouvertement de leurs croyances relativement à la sexualité et à leur implication dans la prostitution. L’objectif ultime est de mobiliser les proxénètes vers le changement en provoquant une prise de conscience des conséquences négatives de la problématique pour eux-mêmes (risques légaux, exposition à la violence, etc.) et éventuellement provoquer un déséquilibre entre leurs actions ou comportements actuels et l’idée qu’ils se font de leur avenir. » 

Rappelons que le Ministère de la Sécurité publique soutient en effet le développement d’une activité clinique sur la traite des personnes et l’exploitation sexuelle (portant l’acronyme ACTES). Il s’agit d’un projet novateur mené par la Fondation québécoise pour les jeunes contrevenants (FQJC) visant entre autres à prévenir le proxénétisme chez les jeunes contrevenants hébergés en centre de réadaptation. Plusieurs activités relèvent du projet ACTES, allant de l’accompagnement individuel à la création de capsules vidéo traitant du consentement, des stéréotypes de genre, des relations amoureuses égalitaires, de la pornographie, de la violence dans les relations amoureuses et du proxénétisme.  

Finalement, tel qu’il apparait notamment dans ce Plan d’action, le législateur provincial semble vouloir faire pression sur Ottawa pour un alourdissement des peines liées à l’exploitation sexuelle de mineures, ce qui pourrait, potentiellement, à terme, avoir un impact sur les adolescents trouvés coupables d’infractions de cette nature.