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Radio-Canada enquête sur les fouilles complètes en centre de réadaptation

Dans un article paru le 24 avril dernier, Radio-Canada expose des statistiques liées aux fouilles complètes survenant en centre de réadaptation.

Une fouille complète est généralement effectuée à la demande d’un intervenant jeunesse, avec l’autorisation d’un superviseur. Divers motifs peuvent être invoqués, comme la possible possession de drogue, d’une arme ou d’un objet qui pourrait représenter un danger pour le jeune ou pour autrui.

Lors de la fouille, qui se fait dans un lieu en retrait, deux adultes doivent être présents, dont au moins un du même sexe que le jeune.

Le jeune doit alors retirer tous ses vêtements – y compris ses sous-vêtements – avant de se couvrir avec une robe de chambre ou une serviette. C’est à ce moment qu’il subit une inspection visuelle de certaines parties de son corps : aisselles, nuque, intérieur de la bouche, intérieur des mains, plante des pieds, etc. [*]

La nudité du jeune n’est toutefois jamais exposée aux adultes présents. En ce sens, la fouille complète ne peut pas être qualifiée de fouille à nu, une pratique interdite.

Le journaliste fait état des inquiétudes de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse concernant le nombre de fouilles survenant en centre.

Différents établissements expliquent par ailleurs que la façon de computer les fouilles peut être différente d’une région à l’autre. L’an dernier, plus de 5700 fouilles complètes ont été réalisées auprès de jeunes hébergés ou faisant l’objet d’une peine de placement sous garde en centre de réadaptation..

Par ailleurs, l’objectif des intervenants pour justifier ces fouilles est le même : la sécurité du jeune et des autres jeunes.

Pour lire l’ensemble du reportage, c’est ici.

* La pratique quant aux fouilles dépend d’une région à l’autre. Par exemple, dans certaines régions, l’adolescent peut garder ses sous-vêtements.

L’école comme bouée de secours

Le 18 mars dernier, le Devoir publiait un texte racontant l’histoire de jeunes contrevenants hébergés au centre jeunesse de Chambly. L’article décrit comment, pour certains d’entre eux, la fréquentation scolaire au Tremplin a été salutaire.

Les récits relatés jettent un éclairage intéressant sur le vécu de jeunes ayant fait l’objet de peines de garde et qui sont contraints à fréquenter l’école « à l’interne ». Ces jeunes y voient une opportunité de canaliser leurs énergies et leurs efforts sur un projet les éloignant des causes les ayant menés en centre jeunesse. Ils citent aussi le traitement différent dont il font l’objet en classe et à l’unité. L’un d’eux s’exprime ainsi : « En haut, on part avec trois prises contre nous. Ils ne nous connaissent même pas encore que déjà, ils se font déjà une idée de qui on est à partir de notre dossier. C’est dur de se réadapter quand on te colle une étiquette de criminel. »

Les jeunes interviewés ne tarissent également pas d’éloges à l’endroit de leur enseignante et de leur éducatrice, qui les écoutent, les soutiennent et les valorisent.

À l’unité, la cheffe explique ainsi les motifs qui selon elle justifient cet écart de perception des jeunes : « Notre mandat, au centre de réadaptation, c’est la responsabilisation du jeune et la protection du public. Quand on fait des activités cliniques sur la gestion des émotions, de la colère ou de l’anxiété, on les amène à revenir sur des situations auxquelles ils n’ont pas nécessairement envie de revenir. C’est sûr que c’est plus confrontant pour eux. »

Le 20 mars dernier, le Devoir publiait un texte complémentaire qui discute l’approche préconisée au Tremplin, soit le renforcement positif et l’approche sensible au trauma.

L’objectif visé par l’adoption d’une approche différente émane des constats alarmants quant à la scolarisation chez les jeunes hébergés en centre jeunesse. À cet égard, « en 2020, le chercheur Martin Goyette révélait qu’à peine 25 % des jeunes qui sortent des centres jeunesse détiennent un diplôme d’études secondaires à l’âge de 19 ans. Il notait par ailleurs que la scolarisation des jeunes n’était pas une priorité dans ces établissements ».

Ces changements semblent bénéfiques puisqu’on constate une diminution de la violence chez les jeunes en plus d’une augmentation du taux de diplomation.

Pour lire les articles, c’est respectivement ici et ici.