Adolescents et homicides : résultats d’une étude menée en Colombie-Britannique

Characteristics of Canadians Youth-Perpertrated Homicides est le titre d’une étude parue hier, dans la prestigieuse revue scientifique Criminal Justice and Behavior, septembre 2013, volume 40, no. 9. Les auteurs, Michael Woodworth et ses collègues, nous fournissent un portrait des homicides commis par des adolescents, survenus entre 1990 et 2008 en Colombie-Britannique,  à partir d’un échantillon comptant 105 adolescents.

Le but de l’étude, outre d’examiner les caractéristiques de ces homicides, est de comparer les résultats à ceux obtenus par des études antérieures menées au Canada, notamment celle de Meloff et Silvermann (1992).

On y affirme d’entrée de jeu que l’homicide commis par des adolescents est un événement statistiquement très rare. Il représente seulement 0,5% de tous les crimes commis par les adolescents au Canada. Woodworth et ses collègues pensent que la rareté de ces événements fait en sorte qu’une méthode qualitative a souvent été privilégiée pour comprendre le phénomène de l’homicide. Ainsi, ces derniers pensent apporter un éclairage nouveau en utilisant une méthode quantitative.

Les résultats de l’étude démontrent que les adolescents qui commettent des homicides sont plus vieux. En effet, 64,3% des adolescents étaient âgés de 16 ans et plus au moment de commettre l’infraction.

On note l’implication d’une arme dans 78,6% des infractions. De toutes ces infractions impliquant une arme, dans 34% des cas il s’agissait d’une arme blanche et dans 14,6% des cas d’une arme à feu. De façon significative, l’arme blanche est  statistiquement plus utilisée que l’arme à feu.

Ce qui semble caractériser les homicides commis par des adolescents sont leurs victimes. En effet, il s’agirait, dans 54% des cas, de victimes inconnues de l’auteur de l’homicide. Dans 30% des cas, il s’agirait d’amis et de connaissances et dans 16,5% des cas, de membres de la famille immédiate. Ces données permettent de différencier les adolescents des adultes de façon significative, car on observe chez ces derniers la tendance contraire: les victimes sont connues de l’auteur du crime (Salfati et Dupont, 2006).

La présence de complices constitue un autre élément distinguant les adolescents des adultes. Plus de 60% des homicides sont commis par au moins 2 adolescents.

Les auteurs fournissent une multitude d’avenues permettant d’expliquer ces résultats, notamment les théories entourant la personnalité criminelle, l’impulsivité, les distorsions cognitives ainsi que les facteurs liés à la conduite criminelle persistante tels, à titre d’exemple, les attitudes antisociales et les pairs antisociaux.

Cette récente étude est disponible en ligne aux  publications SAGE.

Publié le 09/08/2013, dans Actualités, Recherche, et marqué . Mettre ce permalien en signet. Laisser un commentaire.

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