Modèle RBR: principe de réceptivité
Le présent article constitue la suite et la fin d’une série d’articles portant sur le modèle RBR, développé par Andrews et Bonta.
Il existe en psychologie criminelle plusieurs famille de traitement: psychodynamique, humaniste, behavioriste ayant chacune leurs multiples déclinaisons. Au fil du temps et avec toutes les recherches scientifiques ayant eu cours dans le domaine de l’intervention de réadaptation, il apparaît clair que certaines stratégies d’intervention semblent plus efficaces auprès des contrevenants; l’objectif visé étant de faire diminuer la récidive. Les méta-analyses sur le sujet établissent que les programmes de traitement de type cognitif-comportemental serait les plus efficaces auprès de cette population (Andrews, Bonta et Hoge, 1990; Andrews, Zinger, Hoge, Bonta, Gendreau et Cullen, 1990; Landenberger et Lipsey, 2005). Le choix d’un programme de traitement jugé efficace, afin de s’adresser aux besoins criminogènes des contrevenants évalués comme étant à haut risque, représente l’essence du principe de réceptivité générale, (Andrews et Bonta, 2010). Le principe de réceptivité générale consiste donc à exposer les contrevenants aux types de traitements évalués comme étant efficaces auprès de cette population. Par exemple, des traitements de type psycho-thérapeutiques où le contrevenant, en rencontre avec le cliniciens, s’exprime dans le cadre d’entrevues non directives sur les sujets qu’il choisit (i.e. qui ne sont pas en lien avec ses besoins criminogènes) arrive à des résultats moins probants que les approches plus dirigées, comme les traitements de type cognitif-comportemental.
Les traitements de type cognitif-comportemental sont effectués dans le cadre de l’interaction entre le contrevenant et le clinicien, qui utilise des situations sociales concrètes, sous forme de jeux de rôle, où le contrevenant pratique des habiletés spécifiques en lien avec les besoins criminogènes. Ces habiletés, tant comportementales que cognitives, sont susceptibles d’aider le contrevenant à adopter des stratégies comportementales plus adaptées.
Le principe de réceptivité a aussi un pendant spécifique. Lorsque vient le temps d’exposer le contrevenant à des programmes de traitement, comme mentionné précédemment, certains types de traitements sont plus efficaces. Toutefois, les stratégies qui seront utilisées pendant le dit traitement sont à considérer en fonction des caractéristiques personnelles du contrevenant. Donc, les aspects particuliers propres à la personnalité du contrevenant : son style d’apprentissage, sa motivation au traitement, son niveau de maturité, ses affects, son intelligence verbale, son origine culturelle, etc. sont des facteurs qui doivent être considérés. Ils influent sur la réceptivité et, par conséquent, sur l’efficacité du traitement (Andrew et Bonta, 2010). La personnalité du thérapeute doit, elle aussi, être considérée dans l’optique où son association avec les caractéristiques personnelles du contrevenant est un élément qui favorise la réceptivité et, ainsi, de meilleures chances de succès du traitement. L’équation entre les caractéristiques personnelles du contrevenant et les stratégies d’intervention en cours de traitement et la personnalité du thérapeute vise l’atteinte du résultat suivant : un traitement différencié s’adressant à la personnalité du contrevenant. Le principe de réceptivité spécifique avance qu’en s’adressant à la personnalité du contrevenant, il est possible d’impacter sa motivation au traitement, ce qui s’avère pertinent si on souhaite que le contrevenant maintienne sa participation au traitement.
Publié le 30/01/2013, dans Clinique, Recherche, et marqué risque de récidive. Mettre ce permalien en signet. 2 commentaires.
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